Jeuh veuh zêtr'un n'hommeureuh...

Quel que soit le temps qu'ça prenne, quel que soit l'enjeu...
Oui, je veux être heureuse.
Et pourtant...
Je me vois partie pour trainer encore quelques temps ma petite mélancolie solitaire, avec tout ça.
Arf, je l'aime bien, ma p'tite mélancolie, j'y suis même très attachée...
Petite Solitaire, regard mélancolique... joulie image de moi-même.
J'aime cette image.
C'est un peu celle-là...

Lol...
Celle que Marien aimait bien...

Moua aussi, j'l'aime bien. C'est moua, moua et ma p'tite mélancolie solitaire.
Ah, j'avais dis, pas d' "espèce de tentative ratée de créer un reflet de soi-même", sur ce blog...
Hm...
Beuh, c'est juste une image, et je le dis.
Non, j'ai dit c'est moua ; ce n'est pas moua, c'est une image de moua.
Cocotte minute mélancolique, hm.
C'était au concert, au Gainsbar, m'souviens.
On avait discuté, après... l'air triste ? Non... je dirais... plutôt... Mélancolique.
Et vouala.
Mélancolique.
Et aussi, solitaire.
Solitaire qui déteste la solitude.
Ah, j'aime bien cette image...
C'est une image triste, une image belle de tristesse.
Belle...

Mais je ne sais pas si je veux être belle. Si être belle, c'est être triste... ce n'est pas drôle...
Oh ! Surtout, je crois que je ne veux pas être une image.
Je veux être moua...
Et je veux être heureuse.
Pas mélancolique...

Pourtant, là...
Je crois que c'est reparti...
Marien qui s'en va... Ou alors, c'est moua qui m'en vais, je ne sais pas, mais on s'éloigne... et on se perd...
Ah ! Je peux garder son amitié.
Oh... garder Le Prof...
Ce Prof que j'aime tant...
Ah... je crois que je l'aime plus encore que j'aime Marien...
Logique, me direz-vous... C'est que Le Prof, c'est une image...
Pas vraiment quelqu'un.
Le Prof, c'est l'image parfaite, où les défauts se font qualités.
Le Prof, c'est ce rêve que j'aime par dessus tout, c'est le spectre de la solitude qui m'accompagne.
Celle qui me tient la main, qui m'écoute et me comprend, toujours.
Le Prof n'existe pas...
Pas vraiment...

Une image comme ça, c'est lointain.
Inaccessible.
C'est pour ça que c'est parfait.
Et c'est tentant de la garder là. Au loin. On a beau tendre le bras, impossible de la toucher.
Impossible de voir ses défauts, du coup, trop loin.
Alors, si on ne peut pas en explorer les moindres recoins, on garde ceux qui nous arrangent.
Ceux qu'on aime.
Et je l'aime, le Prof...

Pourtant, une image lointaine, comme ça, c'est aussi un rêve plein de mélancolie.
Oh... ne jamais pouvoir atteindre ce que l'on aime...
Oh... mélancolie...

Alors, un jour, envie de briser le rêve. Lever le voile. Aller voir ce qu'il y a derrière l'image.
Découvrir le quelqu'un. Le vrai. Marien.
Apprendre à se connaitre...
Je n'aimerai jamais Marien comme j'aime le Prof.
Parce que Marien, c'est une réalité, et la réalité n'est jamais aussi belle que l'on voudrait.
Jamais aussi belle que les images que l'on construit.
Et pourtant... j'aime Marien.
Seulement, là, aimer, c'est autre chose.
Aimer, c'est...

Je t'aime.
Et ça ne veut pas dire "je veux vivre avec toi", ni "je ne peux pas me passer de toi", ni une connerie comme ça.
Ce n'est ni un drame, ni ma vie entière, ni mon plus grand bonheur, ni ma plus grande souffrance, ni une raison de mourir, ni une raison de vivre.
Et ce n'est pas non plus quelque chose d'insignifiant, simple envie de câlins qui prend de temps en temps.
Ce n'est ni tout ni rien.
Nan, ça veut juste dire : j'ai envie de te connaître.
Oué, c'est ça... ça veut dire : j'ai envie qu'on prenne le temps d'apprendre à se connaître. Et que ça fasse un peu partie de nos vies. Lorsque découvrir l'autre devient l'un de nos projets.
Apprendre à se connaître.
C'est ça. Je t'aime.

Je crois que c'est ça, aimer.
Je veux dire, aimer au sens vrai, au sens réel, au sens... qui peut se vivre.
Pas au sens de rêve et de mélancolie.
Il faut du rêve et de la réalité dans la vie...
C'est pourtant vrai.
Marre de rêver, pourtant, parfois...
Parfois, envie de réalité...
De quelqu'un qui est là, avec ses défauts, ses qualités, et ses problèmes...
Envie d'engueulades, de pleurs, de rires, de cris et de silences, de mots tendres et de mots durs, de sommeil entre ses bras, de longues discussions et de simples regards, envie de...
De vrai. D'amour vrai. Pas de celui dont on rêve.
Pas de "un jour, peut-être".
Parce qu' "un jour, peut-être", c'est... "un jour peut-être, mon rêve."
Mais non. Le rêve, non, jamais. Justement, parce que c'est un rêve.
Alors... "un jour, peut-être"... non...
Je ne veux plus te regarder de loin comme on regarde les étoiles...
Je veux te connaître...
Alors... "un jour peut-être... apprendre à te connaître ?"
...
Possible, ça ?
Faut-il y croire ou non ?
Faut-il vivre autre chose, faut-il oublier ?
Faut-il vivre autre chose, et ne pas oublier pourtant ?
Vivre autre chose...
Vivre quoi ? Quelque chose de vrai ? De vraiment vrai ? 
Avec la mélancolie ? Possible ?
Vivre autre chose...
Rien de vraiment vrai, je crois.
D'un peu vrai sans l'être.
Vivre... comme une ado de seize ans.
Sérieux, et pourtant pas.
Sérieux comme on peut être sérieux à seize ans...
Vie de lycéens.
Jamais plus loin...